Salut à tous
Depuis plus d’un an que je pratique, j’ai fait beaucoup de petite rando/ballade à trott mais j’ai rarement partagé.
Je n’ai pas roulé 24h ni fait 100kms (j’ai rien contre) mais juste une petite rando de 30kms (la moyenne de mes sorties) avec un retour par une voie verte étonnante.
De retour de Clermont Ferrand pour raison familiale je décide de faire une pause rando au départ de Brives-Charensac (alt 600m) tout prés du Puy(43).
J’ai d’abord eu beaucoup de mal a trouvé le départ de la voie verte décrite sur le site af3v. J’ai même du utiliser mon GPS (EVADEO) !!!
Comme pour beaucoup de voie verte elle emprunte une ancienne voie ferrée.
Montée douce, (2%) revêtement composée de gravier fin, très fuyant sous les pieds je peine pour rouler à 15km/h, je suis encore « froid », beaucoup moins facile qu’au Parc de Miribel par exemple mais praticable avec une trott de route équipée de pneu VTC.
Particularité : 5 tunnels sur 15 kms. Longueurs :1300m, 1100m, 600m, 370m et 260m ! Tous faiblement éclairé. Je prévoir quand même un éclairage de secours !
Au bout de 5kms je me retrouve face au premier tunnel, je suis seul, j’ai dépassée une joggeuse et quelques marcheurs, un GR part à gauche juste avant le tunnel. J’ai horreur de faire le même trajet à l’allée et au retour. D’après mon GPS qui intègre toute la France au 100000éme ce GR passe par Solignac (alt 850m) tout prés de l’arrivée de la voie verte. Super, je vais pouvoir faire une boucle !
J’ai bien fait de partir en config tout terrain.
GR magnifique, heureusement beaucoup de partie à l’ombre en forêt, il fait très chaud, bien que le ciel soit couvert, il fait lourd, une rivière inonde le chemin sur une 50aine de mètres, fraicheur bienvenue, je fais même une mini toilette rafraichissante, j’adore ces moments, seul et me sentir vivant.
Le GR est tantôt roulant avec de belle descentes (trop courtes) et de belles montées (longues…) ou il est impossible de pousser, je suis sur un tapis de roche volcanique ! M’en fout, j’adore marcher surtout quand ça grimpe.
Je traverse Cussac, l’architecture est dépaysant, je trottiflane dans les ruelles, beaucoup de mur en pierre noire/marron foncée, je suis comblé.
Le GR est parfaitement balisé, les marquages sont récents, impossible de se perdre, j’arrive sans encombre à Solignac ou j’avale mon sandwich plus une bière (ma boisson énergétique préférée) et une banane achetée dans une épicerie d’un autre âge, à la forte odeur de St Nectaire, l’épicier, d’un autre âge lui aussi, semblait faire partie intégrante du lieu depuis un ½ siécle.
Bon, je trouve l’arrivée de la voie verte, à 1km du village. Déjà le retour, c’est bête c’était bien !
Beaucoup de barrière disposée en chicane pour empêcher les véhicules polluants de passer (une 20aine sur 15 kms). Très rigolo de les franchir en dérapage.
La pente est très douce mais par endroit je peux maintenir 20km/h sans pousser du tout, super pour admirer le paysage.
Les 2 premiers tunnels de faible longueur ne sont pas trop angoissant. Le troisième de 600m en courbe l’est beaucoup plus. Les faibles néons disposés au plafond (+/- 6m de haut) éclaire très peu le sol, l’humidité rend le sol spongieux. La température est fraiche, très agréable. Je ralentis dans les zone où les néons sont grillées car là , noir total. C’est sûr, pour les autres tunnels, j’installerai ma lampe de poche (ridicule) au guidon. Eblouissement et bouffée de chaleur à la sortie.
Arrive le premier long tunnel (1100 m). J’y vais ? J’y vais pas ?
Je regarde derrière moi, je suis seul, personne pour m’accompagner ? M’en fout, ce sera encore plus intense.
Sous la montagne, mon esprit divague (l’effet de ma boisson énergisante ?), je passe en revu tous ce qui pourrait m’arriver. Animaux, pièges invisibles, trou béant, malfaisants cachés dans les alcôves où le noir est totale (une tous les 50m), jolie randonneuse égarée. Le silence est total quand je m’arrête pour les photos, étonnante seulitude (solitude c’est négatif).
Dernier tunnel (1300m). Pas d’angoisse, la routine quoi. J’entends 2 voix féminines (étrangères) au loin dans le tunnel, quand elles aperçoivent la lueur de ma lampe, elles se taisent, la peur ?
2 toutes petites voix répondent à mon bonjour. Quelques mètres plus loin, je ne peux m’empêcher de faire raisonner le cri du loup. Chuis con.
Plus que 5kms et la voie verte se termine. Facile, tout en faux plat, et joli.
Je retrouve mon VW garé prés de la Loire, le long de laquelle une berge est aménager (mais non goudronnée). J’aurais donc pu faire plus de 30kms, pour le sport, mais j’ai déjà fait le plein de sensations, il est temps de rentrer. Mon corps se détends dans mon camion qui tangue dans les virages, jusqu’à Valence. Je prends un stoppeur à St Agréve, on dirait un Jésus de 60 ans, il me raconte sa vie.
Je suis bien.