Me voilà de retour de quelques jours passés à trottiner sur le chemin de St jacques. Départ du Puy en Velay, passage par Figeac puis variante par Rocamadour, St Cirq Lapopie et retour à Figeac par la vallée du Célé.
Départ vendredi midi du Puy. Des petits chemins pas toujours très praticables (je porte souvent), un peu de routes et de magnifiques grands chemins !
Je double de nombreux marcheurs avec qui j’échange à chaque fois quelques mots, c’est bien sympa ! Je suscite visiblement la curiosité, et, malgré le fait que j’insiste sur le plaisir que je prend et la facilité par rapport à une longue marche, l’admiration (ça doit sembler vraiment difficile !).Quand je vois le chargement de certains, j’ai plutôt l’impression d’être à envier !
Je me régale, il fait beau, les beaux patelins s’enchainent :
Descente affreuse sur Monistrol d’Allier ou je dois porter tout le long tant il y a de rochers et de racines. Elle aura marqué tous les marcheurs que j’ai croisé.
Arrivée sans histoire à Saugues vers 18h00 : j’ai l’impression d’avancer et le moral est bon. L’enchainement des divers revêtements et types de chemins est agréable, même s’il faut porter de teps en temps.
Je m’éloigne un peu du bled puis trouve un petit bois qui me plait bien au bord du chemin, avec de la belle herbe sous les sapins, le bonheur ! Il y a l’embarras du choix question bivouac dans ce coin. Bonne nuit de sommeil, au sec, sous les étoiles, sans le moindre bruit (mis à part un chien qui aboie et semble toujours trop près !). Faut dire que la nuit d’avant a été courte et j’étais stressé…
Deuxième jour. Réveil en forme ! Petit déjeuner champêtre.
Principalement des grands chemins ce matin, je me régale malgré le chargement. Mon sac pèse 7kg sans eau ni nourriture, mais, anxieux, j’ai pris trop. Sur tout le parcours, il y aurait moyen de tenir avec moins d’un litre dans le sac et avec presque pas de nourriture…
J’arrive en Lozère, toujours sur des grands chemins magnifiques :
Déjeuner à St Alban sur Limagnole avec deux bretons qui eux, iront jusqu’à St Jacques… Tiens ! Crevaison lente à l’avant, je réparerai plus tard…
Je passe Aumont Aubrac, le moral est bon, je ne pensais pas y être déjà. Dommage, j’ai raté St Chély d’Apcher : je voulais faire le crochet, mais l’ai dépassé sans m’en rendre compte sur le moment, étant sur un chemin…Un peu de route :
Et arrive l’Aubrac, sous un grand soleil !
Il semble y avoir de l’ozone dans l’air avec le rayonnement : je souffre d’asthme, ça ne trompe pas ! Donx j’ai quelques difficultés à avancer, le moral s’en ressent un peu, mais la beauté des paysages compense !
Vers 18h30, je décide donc d’arrêter, quelques km avant Montgros. Je me pose sous un des rares bois du coin, avec une belle vue sur les paysages typiques de l’Aubrac autour. Belle nuit, même si quelques bruits d’oiseaux me réveillent. Toujours un chien au loin, et le balai des tracteurs, tout proche. Incroyable ! Ils arrêtent à 21h-22h pour reprendre à 6-7h ! Bien stressant pour le bivouaqueur/squateur !
Troisième jour. Levé de bonne heure (pour la saison, les jours ayant bien raccourcis). La matinée va être magnifique sur l’Aubrac !
Comme d’habitude je pars à jeun pour quelques bornes. Route principalement, ce matin. Là c’est le rêve, c’est magnifique, dépaysant !
Je m’écarte un moment du chemin pour m’offrir la montée du col d’Aubrac par la route (les panneaux col ouvert m’ont tentés !). Arrivée à 1340m, pente pas trop forte, un régal !
J’entre en Aveyron, le point haut de ma ballade est atteint, la vue sur la vallée du Lot est magnifique (même si un grand couillon la gache un peu!) !
Petit déjeuner devant le panorama, avant la descente sur Aubrac. Je délaisse encore le chemin moyennement praticable dans la descente pour me lâcher sur la route, toutes voiles dehors, à fond ! Dommage, comme souvent le tracé fait faire des détours inutiles (je le remarque souvent et c’est enervant de se faire ballader alors que nous sommes sensés aller d’un point A à un point B… Nous étions d’accord là-dessus avec d’autres randonneurs). Ains descente sur St Chély d’Aubrac pour remonter beaucoup, alors que le chemin direct existe !
Repas avec d’autres randonneurs à St côme d’Olt, bien joli. Melon et jambon de pays !
J’alterne chemin et route jusqu’à Espalion (pas très beau)
puis Estaing. Ce dernier patelin est très joli, puis il y a une fête médiévale, ce qui met une ambiance particulière : je voyage dans le temps, excellent !
Grosse montée vers Golinhac. J’y arrive tard… Bivouac avant Espeyrac très près de la route dans un petit bois plein de ronces, inaccessible, ce qui me rassure. Je met la bâche par peur d’un changement de météo et pour éviter l’humidité sur le sac de couchage : assez content de l’installation :
Quatrième jour : toujours un beau soleil !
Descente vers Espeyrac. La vallée est sous les nuages, et une fois au fond, il caille sévère !
Petit déjeuner à Senergues : je répare enfin cette petite crevaison qui m’obligeait à regonfler toutes les deux heures !
Descente sur Conques : là aussi je préfère la facilité et la vitesse, donc la route. Pas touché aux freins ou presque, des beaux virages, le panard ! Même si j’ai eu drôlement froid !
Visite de Conques le matin, sans la foule de touriste qui semble y passer la journée.
En route vers Decazeville (pas joli), Je me goinfre de prunes ! Beaux chemins ! Arrivée tardive aux protes de Figeac, trop près, je ne trouve pas de bon bivouac, et ne souhaite pas dépasser le bled pour le visiter le matin. Proche d’habitation et d’une route dans un bois pourri, un chien qui aboie très près, les gland qui tombent souvent, des bruits bizarres, des voix même ! Je ne dors presque pas, en grand trouillard !
Cinquième jour : Visite de Figeac dans le froid matinal (vous trouverez des photos plus belles que les miennes !). Et en route vers Rocamadour : c’est une variante du chemin. Pleins de beaux bivouacs possibles juste à la sortie de Figeac ! Tant pis ! Capdaillac, Lacapelle Marival, très jolis ! Le GR alterne routes et chemins, ça roule bien, c’est champêtre, et il y a des prunes (et des toilettes publiques !!!). Je suis dans le Lot.
Passage à Gramat, puis chemins très difficiles par la vallée du Sault : c’est physique et technique !
Bivouac peinard avant Rocamadour (que j’ai aperçu puisque j’y suis descendu pour prendre de l’eau, et je suis remonté vers des lieux bien accueillants).
Un ciel étoilé magnifique : dur de s’endormir ! Réveillé à cinq heures par le galop d’un animal tout près de moi : l’horreur ! Un bon coup d’adrénaline !
Sixième jour : visite de bon heure de Rocamadour, sans la foule !
Quelques côtes et descentes (j’ai l’habitudes ; le Lot n’est jamais plat !). Puis c’est une longues descente vers le Lot. Je reste sur la route après mon copieux repas à Labastide Murat : je laisse filer tout dans en ne poussant presque pas, je sifflote, c’est le bonheur !
Puis c’est de nouveau plat et il faut pousser. Je m’ennuie un peu dans le milieu de l’après midi : je vise St Cirq Lapopie pour la soirée et même un poil plus loin, et ça ne vient pas !
Cras, Vers, St Géry… puis les bords du Lot. J’approche !
Chemin de halage de Bouzies pour la fin de journée :
Bivouac au dessus de St Cirq, dans une lande, peinard, avec vue sur la vallée du Lot.
Seulement voilà, un chevreuil me réveille à 23h30 :bruit de feuilles et de branches, je me réveille en criant et en allumant la frontale, et le distingue ! Il part en criant, longtemps : j’étais surement chez lui… Beau ciel étoilé encore cette nuit !
Septième jour : visite de St Cirq le matin. Le temps se brouille, ça sent la pluie… Mais ça reste clair : on verra !
Après une erreur de direction qui me coute quelques bornes, je prend la route qui longe la vallée du Célé vers Figeac. La pluie arrive, gentiment, quelques gouttes. Déjà le début d’après midi, j’ai trainé et je paye mon erreur de route!
Je longe le Célé jusqu’à Figeac sous la pluie qui s’intensifie insensiblement. J’évite donc le GR et reste sur la route pour ne pas être crotté : je compte en effet passer la nut au sec à l’hotel ou en gite.
Arrivée vers 17h à Figeac. Un randonneur me dit que tout est déjà complet, et à la gare j’apprend qu’il me faudra rejoindre Capdenac (à 8km, moindre mal) le lendemain pour chopper un train ! C’est un peu la déprime, et si je ne trouve pas d’hotel, ce sera bivouac très humide et odeur dans le train !
Heureusement je tombe sur l’hotel « le Faubourg » : le moral remonte rapidement : je retrouve les personnes avec qui j’avais mangé à St Côme d’Olt, et il y a une chambre à partager, et un garage pour la trot’ ! Le patron, féru de course à pied, connaît ces trottinettes, et est vraiment très sympa, convivial et accueillant : on se sent tout de suite chez soi ! Après une semaine de relative solitude et de bivouac, je passe un très bon moment ! Une dixaine de randonneur à la même table le soir, de l’est, du Cantal, d’Angleterre et du Brésil, c’est chaleureux ! Et je ne parle pas du prix dérisoire demandé : ils me reverront !
Et oui car me voilà arrivé au terme de ma ballade, et Figeac sera le point de départ pour le reste du chemin, jusqu’à St Jean Pied de Port la prochaine fois, j’espère.
Une balade magnifique, croisé pleins de gens sympathiques et intêressés, toujours encourageants et gentils. Des paysages magnifiques, des régions riches !
Bref, n’hésitez plus, prenez votre trot’ et partez, elle peut emmener loin sans difficulté ; je me suis senti moins fatigué et atteint physiquement qu’à pied, je me suis régalé techniquement, avec la sensation d’avancer, et à un rythme parfait pour la découverte d’une région !
Je pense avoir passé moitié moitié de temps sur la route et sur les chemins . Seuls les portages sur chemins difficiles ont été pénibles, avec la sensation d’être bloqué, mais ce sont déjà de bons souvenirs !
Merci à ceux qui liront et regarderont les photos (cliquez dessus une fois, puis encore une fois sur celle de la fenêtre ouverte pour les voir en grand)!