4-5/10 - Championnat d'Europe IKSA de Footbike Cross à à Nettetal-Hinsbeck (GER)

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          En tant que coureurs à pied nous étions déja adeptes des épreuves sur route et de cross-country, nous étions donc impatients de découvrir le footbike cross et nous n'avons pas été déçus !

          Sous la Houlette de Joachim Sternal et Klaus Kuppenbender le DTRV s'est lancé dans cette première édition internationale de Footbike Cross, en s'appuyant sur le trophée ARION (canicross, Bike joring et scooter Joring). Au programme: 10km le samedi suivi d'un relais par équipe de trois puis 25 kilomètres le dimanche sur le même circuit de 5km du samedi. Le contingent n'est pas énorme, mais ils ont toutefois réussi à rassembler 9 nations. Joachim bon prince nous cède sa luxueuse chambre d'un centre de vacances qui jouxte le circuit. On apprécie.  

           Contrairement à ce que pouvait laisser penser la vidéo du site  Allemand DTRV, le circuit est très accidenté. C'est à pied que nous allons repérer le circuit car déja emprunté par les compétiteurs du trophée ARION, et surtout pour ne pas risquer de crever inutilement. En effet, nous sommes venus les mains dans les poches sans préparer de matériel pour l'occasion et décidons de partir avec nos kickbikes équipés route. Joachim cherche à tout prix à nous convaincre de changer de matériel, part, revient avec une machine, nous en propose une autre... c'est presque une supplique, il pense que nous ne pourrons pas faire un tour sans tout exploser.. Il est très inquiet pour nous et lorsque nous nous présentons sur la ligne de départ, certains sont hilares ! Joachim revient à la charge... mais ne nous fera pas changer d'avis (le breton serait-il têtu ?). Nous avons bien étudié le terrain et cela nous semble risqué (crevaison, adhérence) mais jouable avec cette option de matériel car nous serons plus légers dans les côtes. Mais pour être honnête, nous n'avons pas eu le temps les semaines précédentes de préparer nos footbikes et préférons assumer sans dépendre des autres.

           Le départ constitué d'une longue ligne droite roulante ainsi que la première côte nous donne raison jusque là ! Aux avant-postes nous pensons d'ailleurs que la tonicité des jeunes Tomas Pelc et Michal Kulka fera la différence face à Peter Groneveld. La suite nous donnera tort, Peter avouera même avoir roulé au train. La première réelle difficulté pour nous est constituée de trois séries de marches en rondin de bois et terre très glissantes. Tandis que tous dévallent à toute vitesse, nous sommes obligés de descendre de nos machines (voir Marie sur la vidéo) et courir pour ne pas plier nos roues ou éclater nos pneus. Idem pour le passage des rondins de bois et des marches dans le champ boueux. La petite portion de route et le long faux plat montant qui suivent permettent de se refaire un peu. La deuxième grosse difficulté est une succession de descentes dans la caillasse. Nous sommes secoués comme des pruniers, les machines résistent, le doute s'installe un temps avant d'entamer une deuxième côte salvatrice en courant. La dernière difficulté est un pif-paf vertigineux sur un single-track dans la forêt. Adrénaline ! Plus qu'une longue montée en courant pour boucler le circuit...et un autre tour pour boucler la manche de 10km. Les plus sceptiques du départ viennent nous congratuler pour notre petite audace et nos places. Le jeu était pourtant très risqué mais nous sommes contents de notre petit pied de nez d'autant qu'il y eu beaucoup de casse.

           En l'absence d'un troisième laron nous ne pouvions pas participer au relais ce qui faisait bien nos affaires en raison d'une toute petite forme (petit virus tenace et quasi absence d'entraînement depuis un mois). Les Tchèques et Néerlandais se sont livrés une belle bataille entravée par un problème de parcours pour les Tchèques pourtant vainqueurs. L'organisation décidant donc d'attribuer la première place aux deux équipes.

            La journée se termine au restaurant de forêt pour une pasta-partie.

            La météo du dimanche annonce des orages dans l'après midi. Pour minimiser les risques le départ est avancé d'une heure. Marie choisit le même matériel que la veille malgré une énième charge de Joachim, quand à moi je reconfigure mon Kickbike en version d'origine route, mais avec un pneu de VTC à l'avant. La course lancée, nous sommes surpris car le circuit est amputé de 2,5km ! Alors que nous terminons le deuxième tour la course est neutralisée pour un problème d'aiguillage. Nous sommes tous pétards, mais nous ravalons notre rage et nous reconcentrons pour un deuxième départ 20' plus tard avec 4 tours de 5km au lieu des 5 initialement prévus. La pluie et les feuilles ont rendu le terrain très glissant, je ne regrette pas mon changement de matériel et m'inquiète pour Marie qui doit jouer les équilibristes. Elle préfère assurer dans les descentes, perd donc un temps fou et pour compenser s'arrache sur les parties roulantes et dans les côtes.

         Pour ma part j'appréhende la fameuse série de marches alors que je suis coinçé dans un groupe. Si l'un de nous tombe c'est carnage ! C'est très chaud mais ca passe ! Il en sera ainsi à trois passages, le dernier sera fatal à Hans Lamberink qui va casser sa machine à cette endroit devant moi. Mes principaux concurrent Andréas et Martin sont devant et creusent irrémédiablement l'écart. Wolfgang Sebeil qui semble avoir raté le départ nous double à une vitesse ahurissante. Il terminera deuxième vétéran avec 7 minutes d'avance ! C'est sur une autre planète qu'évolue ce sculptural athlète. Pour ma part je termine les 20km dans la douleur, les jambes complètement tétanisées mais cependant conquis par cette discipline très complémentaire, voir indispensable. Au delà des bienfaits du développement de la VO2max et du recul du seuil de la douleur il permet de travailler l'équilibre qui fait parfois défaut chez les footbikers. Une machine basique est très suffisante pour être compétitif. Pour s'en convaincre il suffit de voir les résultats de Tomas Pelc et Michal Kulka même si un matériel spécifique va se développer.

         Peter Groneveld qui ne néglige jamais rien, étrennait une nouvelle machine carbone de sa conception avec pneus VTT tubeless de 26' gonflé à exactement 1kg. Il la trouve très performante. Très perfectionniste, il prépare déja sa prochaine machine qui sera équipée de roues VTT de 29'. Je lui fait part de mon étonnement et il argumente que le gain de franchissement des obstacles est plus bénéfique que la perte d'inertie due aux grandes roues. Au vu de ses résultats (largement en tête sur les deux courses) je le crois évidemment. Cependant, il me semble qu'il faut relativiser ses propos, car Peter dispose d'un patrimoine génétique hors norme, d'une puissance phénoménale et l'animal pourrait très bien gagner même en lui retirant la roue arrière. Autrement dit, ce qui est vrai pour un athlète ne l'est peut-être pas pour un autre. Le matériel doit donc être individualisé.

          Nous revenons  donc satisfaits de ces premiers Championnats d'Europe de Footbike Cross où nous étions venus pour découvir. Deux petits regrets cependant,  une organisation un peu "légère" (comme souvent) et l'absence de plus de Français (Il y avait des places à prendre surtout pour Luc et Carole). Nous revenons aussi avec des certitudes, c'est une discipline ludique bien qu' exigente physiquement et indispensable à qui souhaite progresser pour performer.

           Notre souhait, disposer en France un circuit de Footbike route printemps/été complété par deux ou trois épreuves de Footbike cross en automne/Hiver.