Notre Eurocup à Juteborg
Après une grosse saison avec pas mal d’organisations dont l’Eurocup à St Brevin nous voici de retour après 4 semaines de vacances dont la participation à l’Eurocup Allemande.
Nous en avons profité pour faire une petit détour par la Motte Beuvron et rendre visite à Jérôme et Anne Paveau et leurs enfants dans leur petit paradis. Ils nous ont présenté leurs 13 Husky sans oublier… le chien de garde. Nous avons été très impressionnés à la fois par cette passion des chiens de traîneaux qui les anime et les contraintes (à nos yeux) que cela impose. Après une super soirée autour d’une succulente cote de bœuf, nous bivouaquons chez eux puis reprenons la route vers la Suisse chez notre pote Dominique Cretenand. Là encore, super accueil ! Dominique nous demande d’inaugurer son proto Leloublan (il n’a pas encore eu le temps de l’essayer) nous fait visiter sa nouvelle maison et bientôt son nouveau magasin : GI-GAN-TESQUE ! A découvrir prochainement sur bike-evasion-riddes.ch
Il est enfin temps pour nous de nous diriger vers Juteborg en Allemagne .
C’est sur le site de Roller ARENA que nous sommes attendu par Klaus Kuppenbender et Joachim Sternal. Comme à l’accoutumée l’ambiance est bon enfant et les retrouvailles chaleureuses.
Nous faisons le tour des compétiteurs et constatons un nombre croissant de machines en deux fois 700. Peter Groeneveld est là avec sa machine du record des 24h et il y a beaucoup de machines de la fabrication de Martin Bonder, mais ce dernier n’est pas présent.
Au programme :
Epreuve chrono de 11,9 km comptant pour le Championnat d’Europe de Time Trial sur piste cyclable avec départ toute les 30’’sous une chaleur écrasante : le thermomètre flirte avec les 41° ….à l’ombre!
Après un bref échauffement je me présente une minute avant le départ près de la ligne lorsque Joachim m’interpelle « Serge, ton casque ! ». « Quoi mon casque ? » me dis-je en mettant la main sur ma tête. Pu…………….mon casque ! Marie qui est à coté de moi me propose le sien car elle devine que j’ai oublié le mien près de la voiture. Ni une ni deux j’essaie de régler la jugulaire, mais trop tard le top départ est lancé. J’insiste vainement pour l’accrocher et finis par partir avec un temps de retard. Je pars comme un boulet, le casque n’est pas accroché, je vais me faire disqualifier c’est évident, et au mieux le perdre en route, que faire ? Ce type d’épreuve est ce que j’affectionne et j’aimerais savoir où j’en suis parmi mes adversaires. Tant pis pour les éventuelles médailles cela m’apprendra : je continue ! Le circuit est assez plat mais comporte pas mal de relances. Le casque me tombe inexorablement sur les yeux et je dois régulièrement lâcher une main pour le remonter ainsi que les lunettes. Je dois être ridicule. Après 4km je reviens cependant sur un Allemand mais n’arrive pas à le doubler puis un deuxième que je ne connais pas non plus. Il s’agissait en fait de Hans Lamberink. Ils sont à 10 mètres mais impossible de les doubler. A 500m de l’arrivée je double l’Allemand qui reviendra très fort dans les derniers mètres. Je sprinte pour le fun et double sur la ligne Hans qui réalisera le troisième temps chez les vétérans, ma catégorie. Le casque a tenu, je suis malgré tout satisfait car je sais désormais où je me situe même si je suis logiquement disqualifié pour port non réglementaire du casque. Au moment de la remise des prix c’est toujours l’incertitude, car personne ne m’a notifié ma disqualification. Le jury sera finalement clément, probablement parce qu’il n’y avait pas autant de risques sur un contre la montre que sur une course en ligne ce qui me permet de monter sur la deuxième marche du podium derrière Mario Reijne. Je suis satisfait.
Les féminines enchaînent derrière les garçons. J’ai juste le temps de terminer ma course et de foncer vers Marie-France pour lui rendre son casque et elle part comme une bombe. Elle préfère lâcher les chevaux dans la première partie à l’ombre quitte à baisser de régime plus loin sous le cagnard. Rapidement elle remonte sur une, deux, trois puis quatre filles. Je l’observe avant l’arrivée : elle a le sourire. C’est bon signe, mais elle a toujours le sourire… que dit le chrono ? 29’26 (24,3km/h). Super, c’est le meilleur temps des vétéranes ! Sa grande rivale Tchèque Ivana Dvorakova est à une minute mais Regina Philips n’est qu’à 8 petites secondes. Sa stratégie de départ a été bonne !
Environ deux heures après l’arrivée des dernières compétitrices du contre la montre les 21 équipes de trois s’élancent pour des relais de 800m. Ca va très très vite. L’équipe Finlandaise gagne à l’arrachée chez les hommes. Après 17’ de course ils l’emporteront de seulement 10’’.
Les positions des compétiteurs en disent long sur l’intensité de l’épreuve car après chaque relais : Kai les mains sur les genoux tête baissée, Markku à plat dos bras en croix ou Hannu à quatre pattes à la limite de l’évanouissement. Les Néerlandais leur ont bien mis la pression ! Mais si les Finlandais gagnent, c’est grâce à des passages de témoins (le Kickbike de série) parfait, sans perte de vitesse. Ces gars là ont dû s’entraîner.
La météo annonce encore plus chaud pour le lendemain et les organisateurs décident très raisonnablement d’avancer le départ à 7h du matin. Donc réveil à 5h ! (Glups !) Après une courte nuit nous nous retrouvons donc tous sur la ligne. Il fait effectivement déjà chaud, mais des nuages se profilent à l’horizon. Les hommes partent avant les filles sur un circuit assez plat de deux kilomètres et huit virages sans grosses difficultés si ce n’est à la fin de la boucle une courbe à 90° en bas d’une longue descente qui oblige à prendre très large.
Chez les vieux vétérans dont je fais partie, Mario Reijne est le grand favori, après 100m de course il est déjà loin …Rapidement les groupes se forment par affinités. Pour ma part je choisis de rester dans un groupe de 9, composé entre autres de Hans Lamberink, quelques juniors/séniors Dietmar Funke et Martin Kadlek, ses derniers lâcheront à mi parcours. Très soudainement un gros grain s’abat. La fraîcheur de la grêle fait du bien mais rend le dernier virage extrêmement dangereux. Je pense à Marie et son board sans anti-dérapant… Arrivé à ce fameux virage, je l’aperçois sur le bas côté mains sur les côtes, elle semble avoir mal mais pas blessée. Je la questionne mais n’entends pas sa réponse. Je suis inquiet et m’en veux de ne pas avoir mieux préparé sa machine. Que faire : m’arrêter ? continuer ? Je déciderais au prochain tour. Elle semble aller mieux, n’a plus les mains sur les côtes et se dirige vers le campement : je continue. Pendant ce temps un Allemand nous a rejoint et nous accompagne plusieurs tours. Je profite de ma vitesse retrouvée (perdue sur le tour de France ) dans les descentes pour grignoter quelques mètres et m’étirer les quadriceps. Hans accélère encore, nous jouons au yoyo pour le suivre quelques tours mais il disparaît inexorablement. Je motive mon Allemand à grands cris de GO GO GO ! et l’oblige à prendre quelques relais. Kai Immonen et Peter Groeneveld (master) à la bataille nous doublent (un tour dans la vue) à une vitesse ahurissante dans l’avant dernier tour suivis de très loin par Stephan Bouman, Marek Kadlec (désormais jeune senior) Petr Pesta, Markku Levanen, Hannu Vierikko et Mario Reijne (premier Vétéran). Alors que je crois mon Allemand cramé… il s’échappe sur le dernier tour. Il s’agissait en fait de Niklas Rother qui viendra très sportivement après la course me remercier pour mes encouragements. Encore heureux que nous n’étions pas dans la même catégorie !
Marie m’expliquera par la suite être tombée dans ce fameux dernier virage pour avoir glissé sur sa planche (c’est ce que je craignais) à cause de l’eau et s’être fait balayer par une forte rafale. Elle a glissé sur le bitume est passé sous une banderole et s’est pris un coup de guidon dans les côtes. Un attroupement se forme, elle apprendra surprise en se relevant qu’elle a failli passer sous une voiture!...son seul regret à ce moment là était de voir Ivana avec qui elle était à la lutte pour la première place… lui repasser devant. Impossible de repartir !
Malgré nos petites mésaventures, nous quittons Juteborg assez satisfaits de nos prestations et continuons nos vacances vers la Pologne, République Tchèque, Autriche, Suisse et retour en sud Bretagne.
Lors d’une première sortie de retour à St Brevin, je remarque qu’à Juteborg j’avais mal monté mes prolongateurs « maison » de roue arrière (pour monter une roue de 700) et que j’avais un board très haut. Ceci est très visible sur les très belles photos en ligne de l’IKSA. Comment ne pas m’en être aperçu ? C’est comme le casque !
http://www.jenne.vamosaver.de/Jueterbog2013/
Nous pensions aller au Danemark, mais mon père se fait hospitaliser ce même week-end. La prochaine compétition sera donc St Brevin (date à définir) puisque nous ne pourrons pas une fois de plus vous accompagner à Millau (mariage de ma sœur).